KOUN BREIZH
SOUVENIR BRETON 845

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NOMINOË : Père de la Nation Bretonne



Le 16 juin 2002 à BAINS-sur-OUST, les Bretons ont fêté le 50ème anniversaire de la statue érigée en l'honneur du roi Nominoë.
A cette occasion, Koun Breizh - Souvenir Breton 845, revient sur l'événement :



«NOMINOË»

AU DEBUT DU IXè siècle, l'Empereur Louis Le Débonnaire décida pour faire face aux révoltes incessantes des Bretons, de nommer à leur tête un homme de leur peuple et de leur langue qui, sorte de gouverneur, administrerait le pays pour le compte de l'empire.

Son choix se porta sur un prince du nom de NOMINOE, auquel il attribua les titres de "missus imperatoris", envoyé de l'empereur, et de "Dux in Brittania", chef de Bretagne. Nominoë prêta serment de fidélité à l'Empereur.

L'administration de Nominoë en Bretagne fut bénéfique : il imposa à tous son autorité, assura la paix et favorisa la colonisation bretonne de la région située entre la Vilaine et le golfe du Morbihan. A la mort de Louis Le Débonnaire (840), l'empire carolingien se disloqua : Lothaire conserva le titre d'empereur mais dut partager l'empire avec ses deux frères, Charles le Chauve et Louis Le Germanique. A Charles le Chauve échut la majeure partie de la Gaule sous le nom de Francie Occidentale à laquelle fut attribuée la suzeraineté sur la Bretagne.

Après bien des hésitations, Nominoë entra en rébellion ouverte contre Charles le Chauve, Roi de Francie ; après quelques rencontres indécises, les Bretons furent victorieux à Ballon près de Redon en 845. La victoire de Nominoë devait assurer l'indépendance de la Bretagne. Charles le Chauve, après une nouvelle tentative, infructueuse, pour soumettre les Bretons, signa la paix en 846. Mais la guerre ayant finalement repris, Nominoë s'empara de la Marche de Bretagne ; par la conquête des pays de Rennes et de Nantes, il donna à la Bretagne des frontières que l'histoire allait consacrer. Mais il les dépassa largement : la lutte se poursuivant, il envahit l'Anjou et le Maine ; il était rendu à Vendôme, lorsque la mort le surprit le 7 mars 851.

Par sa politique et ses victoires, Nominoë donna à la Bretagne son unité géographique, des institutions durables et une indépendance qui allait perdurer, avec des hauts et des bas, jusqu'en 1532.

C'est pour cela que NOMINOE, premier Roi de Bretagne, a bien mérité le titre de "TAD AR VRO", Père de la patrie que lui ont donné les historiens du siècle passé.

(d'après Histoire de la Bretagne, Skol Vreizh)




Nominoë TAD AR VRO





POUR L'ARCHANGE NOMINOE
Parce que tu n'es plus, Sainte Bretagne, ô notre Mère,
Que le grand souvenir d'avoir été une nation vivante et libre.

Parce qu'il nous souvient d'avoir été un peuple fier
Avant qu'on eût fait de nous des esclaves,
Par l'imposture d'une "union" mensongère,
Réalisée dans la contrainte et dans le sang,
Dans la violence qui, de tout temps, nous fut faite.

Parce qu'il n'est pas vrai que tu te sois "unie" au royaume des Franks,
Parce qu'en vérité on t'a asservie et conquise par force, par dol et par ruse,
Pour être assujettie au joug, attelée au char du vainqueur,
A jamais enchaînée, bon-gré mal-gré, à son destin…

Parce que pour t'abattre et pour te réduire à merci,
On t'a pendant vingt siècles, tué le meilleur de tes fils,
Les meilleurs des Bretons qui furent nos aïeux et de ceux qui furent nos frères,
De ces Bretons toujours debouts, toujours en lutte pour leur droit et leur liberté.

Parce que d'âge en âge, on nous a tué tant de héros et de martyrs,
Ceux de jadis et ceux d'hier, les illustres et les obscurs, morts pour la liberté bretonne…
Pour le sang de tous ceux, Bretagne, qui sont morts pour toi,
Qui depuis deux-mille ans ont pour ta liberté, armés ou désarmés, souffert toutes les morts.

Héros des luttes primitives, héros des combats sans espoir,
Les Larnithinn et les Waroc'h et les Morvan et les Wiomarc'h,
Et tous ceux qui, depuis toujours sont tombés dans tant de batailles.

Tous nos morts de Balon, d'Auray, de Saint-Aubin.
Ceux de Balon, sous l'Archange Nominoë,
Et ceux D'Auray sous Yann, le cygne d'outre-mer,
Et ceux de Saint-Aubin, au temps d'Anna, la colombe crucifiée,
Et tous nos héros immolés par vos Rois et vos Républiques.

Tous nos héros décapités par la hache ou la guillotine ou par le couteau de vos reîtres.
Tous nos martyrs décapités au cours des âges,
Comme Clisson le père, et Rohan-Guéméné, et Pontkalleq et ses fidèles.
Et La Rouërie l'embastillé et le preux Boishardy, et Jord Kadudal, et tant d'autres.
Et nos pendus, - pendus en grappes - au grand siècle du "Roi Soleil".
Et les Bonnets Rouges d'Ar Balp, les révoltés de Rennes et ceux de Cornouaille.
Tenaillés et branchés aux arbres des chemins,
Et les Chouans bretons des forêts et des landes,
Ceux de Boisguy, des Tinténiac, des Guillemot et des Gamber.

Et tous les insurgés sans nom des sombres guerres,
Tous nos morts pour toi, Bretagne et pour ta liberté…
Et hier encore, tombés pour le même idéal.

Pour la même Patrie, pour la même foi des ancêtres,
Les derniers résistants d'une éternelle résistance,
Les humbles militants de la même cause sacrée,
Morts pour la Bretagne immortelle…

Et tous ceux qu'on n'a pas pu tuer, ceux qui survivent à leurs geôles,
Ceux qu'on a dépouillés, honnis, gavés d'outrages,
Ceux qui pour rester libres, ont dû choisir l'exil,
Et que là-bas, au-delà de la mer celtique,
Ont accueilli nos frères de Cambrie et d'Irlande…

Pour cela qui reste en nous, inexorable et qui nous ronge et nous obsède.
Et qui marque à jamais notre vie et notre âme.

Pour tout cela, Bretagne, en qui je crois toujours.
Pour tout cela et plus encore,
Je te salue, ô Breizh, notre Mère, ô sainte Matrie
Patrie perdue, seule Patrie.

Camille Le MERCIER d'ERM dit KAMMERMOR (1888-1978)





Le Mémorial consacrant la victoire de Nominoë sur les Francs à Bains-sur-Oust

C'est à Bains-sur-Oust, petite localité au Nord-Ouest de Redon, où Nominoë écrasa les Francs lors de la bataille de Ballon, qu'a été élevé un monument à la gloire du Pére de la Nation bretonne : Nominoë roi de Bretagne.
Ce monument est l'oeuvre de Raffig Tullou, et chaque année à la date anniversaire de la bataille, une commémoration est organisée pour célébrer cette victoire qui apporta l'indépendance à la Bretagne.

BAINS-SUR-OUST

De gueules à deux haches d'orange à dextre et senestre, au chef d'azur chargé de trois étoile d'argent, sur le tout à la bande d'hermine plain en abime.



RAFFIG TULLOU


Raffig Tullou (Raphaël, Jean), né le 6 janvier 1909, à Mordelles dans le 35. Domicilié au 4 rue du Muguet à Saint-Sébastien sur Loire dans le 44.

Raffig Tullou est de profession sculpteur, décorateur, statuaire.

Il a diversement exercé sa profession tant dans l'art mobilier régional de Rennes que dans les styles classiques ; créateur de mobiliers celto-breton moderne, à une certaine époque ; exerce actuellement sa profession de sculpteur tant dans la pierre que dans le bois ; restaure des édifices classés.

L'on considère comme son œuvre principale : une table de communion à l'église de Châteaugiron, des lambris sculptés au phare du cap Fréhel, la statue de Nominoë, roi des Bretons à Bains sur Oust en 1952, le monument de Turmel à Rennes, les médaillons de Clémenceau et Laënnec à Nantes, à l'église de Donges, un grand Christ en bois à Saint-Himmer (Calvados), des autels sculptés chez les oblats de Pontmain, un calvaire celtique aux Touches, un monument Perrocheau à Coëx, etc…

Il a été dernier Secrétaire Général de "Unvaniez Seiz Breur" en 1944.

Ses œuvres bretonnes sont : la fondation de "Breizh Digabestr" en 1932, de "Kad" cahier de philosophie celtique en 1936, promoteur, (avec la reparution de "Kad") de la "Kredenn Geltiek" (croyance celtique) en 1947, avec M. Marchal, G. B. Kerveziou et Natrouissus ; communauté druidido-panthéiste et de rituélies celtiques ; auteur d'un Mémorandum (livre blanc et noir) pour une "province pilote" adressé au gouvernement français, 1958 ; fondateur du "Souvenir Breton" "Koun Breizh" en 1954, Société traditionnelle et culturelle, défense du patrimoine artistique, promotion de structures administratives bretonnes ; a fondé "Skoed" (Le Bouclier) en 1966, comme organe officiel du Souvenir Breton.

Raffig Tullou est marié. Il est actuellement décédé en 1990.

D'après l'Annuaire des dix mille Bretons, Presses Universitaires de Bretagne - 1971.

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Dernière mise à jour 20/03/2006