Association Koun Breizh - Souvenir Breton 845
La Guerre de 1870 et les Bretons
Exposition Itinérante - Année 2000
CONLIE AN 2000
Quand on fait un bref calcul, on se rend compte que finalement les décennies qui nous
séparent de la guerre de 1870 sont, somme toute, peu nombreuses, à tel point que même la
génération actuelle a entendu parler, à un moment ou à un autre, de l'implication de ses
ancêtres dans cet événement.
Cette guerre politique entre France et Prusse, déclarée par Napoléon III, devait mettre en jeu de
très nombreux mobiles bretons. A la chute du 2éme Empire, un Gouvernement provisoire fut
constitué : il comprenait plusieurs Bretons, tels que le général Trochu, gouverneur de Paris, le
général Le Flô, qui reçoit le portefeuille de la Guerre, Jules Simon, Glais, Bizoin, le comte de
Kératry, chargé de la préfecture de police et choisi par Léon Gambetta. Les mobiles bretons,
commandés par le Bouëdec, dégagent le gouvernement provisoire, assiégé dans l'Hôtel de Ville
de Paris.
Au mois d'octobre, Kératry obtient de Gambetta, enfui à Tours et représentant le Gouvernement
de la Défense Nationale, un décret l'autorisant à former, sous son autorité et sa responsabilité,
une Armée de Bretagne autonome (60 000 hommes), destinée à se rendre au secours de Paris.
Cette armée s'installe à Conlie, prés du Mans. Les promesses de Gambetta de doter cette
armée de l'armement et de l'équipement nécessaires, ne sont pas tenues.
Ils reçoivent des armes hors d'usage, des cartouches mal calibrées ; les exercices sont faits
avec des bâtons, et tout à l'avenant ! toutes les réclamantions sont sans effet. A tours, l'on
craignait que l'Armée de Bretagne ainsi constituée puisse être une "Armée de Chouans".
Gambetta, par dépêche s'adressant à Kératry : "Je vous conjure d'oublier que vous êtes Breton
pour ne vous souvenir que de votre qualité de Français !" Kératry démissionne.
Les mobilisés de Conlie sont cantonnés dans la boue et dans de très mauvaises conditions
matérielles.
En décembre 1870, les mobilisés bretons s'en vont au "casse-pipe" avec la 2éme armée de la
Loire, avec un armement totalement dérisoire face à des forces prussiennes en nombre très
supérieur. Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Chanzy vaincu au Mans déclare que "la bataille
a été perdue par la faute des Bretons".
KOUN BREIZH SOUVENIR BRETON 845
La guerre de 1870 et les Bretons
Camp de Conlie et 2éme Armée de la Loire
La guerre de 1870… guerre peu connue ou méconnue. Pour beaucoup de gens elle se réduit au
siége de Paris et de la Commune… Elle fut bien d'autre chose que cela. C'est pourquoi KOUN
BREIZH SOUVENIR BRETON 845 a voulu faire connaître à un large public un épisode
scandaleux de cette guerre, le camp de Conlie, tout en respectant la Vérité, même si elle est
désagréable pour certains…
Les causes de la guerre de 1870. Les adversaires en présence. Ce qui pouvait laisser prévoir la
défaite rapide de la France.
Puis la guerre menée par l'armée impériale, guerre rapidement terminée par deux désastres :
Sedan, puis Metz et la disparition de presque toute l'armée régulière, ce qui amen la
proclamation de la République, le 4 septembre 1870.
Ensuite la poursuite de la guerre à "outrance" voulue par Gambetta et le siége de Paris avec le
rôle des Mobiles (20 septembre 1870 - février 1871), avec les mouvements de foule parisiens et
les batailles pour essayer de rompre l'encerclement.
C'est le 22 octobre 1870 qu'Emile de Kératry, ancien préfet de police de Paris, propose et
obtient la concentration des mobilisés bretons dans un camp situé en arrière du Mans (le Mans
n'étant pas défendable selon M. de Loverdo), à Conlie, dans le but de ravitailler et libérer Paris.
Pendant ce temps, la lutte continue hors de Paris et l'on trouve des troupes bretonnes partout
où l'on se bat : le Nord, l'Est…
Conlie, le site, le camp, l'organisation, puis la boue…
Et presque aussitôt des difficultés, les entraves apportés partout, mais surtout le refus d'armer
les Bretons, ce qui amènera la démission de Kératry…
Pourquoi ce refus ? …
Pourtant Gambetta leur demande quand même d'aller se battre avec la 2éme Armée de la Loire
sous le commandement du Général Gougeard qui, en peu de temps, fait de la "Division de
Bretagne" un corps d'élite qui se battra victorieusement sur le plateau d'Auvours, prés du Mans,
ou, sans armes, sacrifiés à la Tuilerie… et Chanzy leur fera "porter le chapeau" de sa défaite, en
les calomniant.
La boue et les mauvaises conditions dans le camp de Conlie après la démission de Kératry
amènent à décider le Général de Marivault à décider, malgré l'administration et Gambetta,
d'évacuer les soldats bretons du Camp vers les départements bretons. Mais on lui imposera de
garder les mobilisés d'Ille-et-Vilaine, qu'on sacrifiera à la Tuilerie.
Puis c'est la retraite, avec les victoires à Sillé et Saint jean sur Erve, et qui s'arrête le long de la
Mayenne où on se réorganise. Surviennent l'armistice et l'agonie de l'Armée de Bretagne, puis le
retour au pays après le traité de paix. Quant à ceux qui ne sont pas revenus, nombreux mais
sans qu'on puisse fixer un nombre même approximatif, des monuments en gardent le souvenir.
Nous nous souviendrons aussi de ceux qui sont revenus "victimes" de certains chefs et d'une
administration qui ont voulu la suppression de cette Armée de Bretagne. Comme l'écrit J.P.
Duval : "Par peur d'une résurrection de la Chouannerie, Gambetta refuse armes et ravitaillement
à l'Armée de Bretagne… qui pourrit dans l'immonde camp de Conlie, dans la Sarthe". (Journal du
Calvados)
C'est pourquoi KOUN BREIZH a réalisé, avec le soutien de l'Institut Culturel de Bretagne une
exposition en 20 tableaux, itinérante et légère à transporter.

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