A l’occasion du Bicentenaire de la mort du grand chef
chouan Pierre Guillemot « Roi de Bignan » (1759-1805), une Journée du
Souvenir s’est tenue le 23 janvier 2005 à Bignan, sur les lieux même où vécu ce
héros de l’Histoire Bretonne.
Pour l’événement, Koun breizh – Souvenir Breton 845 avait
édité une petite plaquette destinée aux participants présents lors de cette
Journée.
Nous reproduisons ici des pages et documents
extraits de ce livret, afin de prolonger l’hommage à ce personnage remarquable,
combattant courageux et dévoué, fidèle à sa foi et à la Bretagne.
Pierre Guillemot Dit le « Roi de Bignan »
Fidèle Lieutenant de G. Cadoudal
Naquit le 1 novembre 1759
A Kerdel en Bignan
Trahi et fusillé le 5 janvier 1805
A la Garenne à Vannes
Bref Historique
Son pays natal
Au XVIIIème siècle, peu de routes pénétraient cette région. Les routes de vannes à St Malo, et Rennes à Lorient - et des deux autres vieilles voies de Vannes à St Brieuc.
Partout ailleurs des chemins creux encaissés entre les haies vives, traversant des landes et des terres incultes.
Les villages sont assez multipliés, des demeures aux toits couverts de chaumes humblement construites en pierre du pays, de nombreux manoirs et gentilhommières, souvent ouvragés, dans un esprit médiéval et poétique, ainsi qu'une floraison de chapelles, fontaines, croix et calvaires, incarnant l'âme populaire.
La terre est assez pauvre, la culture est ici la première est unique ressource où poussent le mil, le seigle, le sarrazin, un peu d'orge et du froment ainsi que le chanvre.
Malgré cette pauvreté, la solidarité est grande parmi les habitants, l'entraide n'est pas un vain mot, d'ailleurs les évènements qui vont suivre l'attestent pleinement.
Ainsi était le pays du royaume de Bignan la veille de l'insurrection.
Royaume de Bignan
Sa Naissance
Pierre Guillemot, était le neuvième enfant issu du mariage de Pierre Guillemot et de Françoise Le Thièis, qui d'abord était meunier au moulin de Tréhardet situé sur la rivière de la Claie en St Allouestre. Ils vinrent ensuite habiter comme laboureurs en 1757 à Kerdel en Bignan. C'est là que naquit Pierre, le 1er novembre 1759.
Son père mourut à l'age de 55 ans au village de la Ville-Hélo situé à 2 km de Kerdel, sa mère continua à y habiter encore quelques années, elle s'éteignit le 7 janvier 1806 à Kergeffredic près du village de son fils.
Pierre fait ses études au collège St Yves à Vannes qui lui donna une instruction supérieure à la moyenne à l'époque, et ce fut aussi la rencontre providentielle de Georges Cadoudal élève de cette institution.
Pierre épousa à Plumelec le 25 janvier 1782 Marie Louise Valy du village de Donnan en cette paroisse. Il s'établit dans la ferme que cultivaient ses beaux-parents. Tous ses enfants y naquirent, sauf le dernier Jean-Marie, qui vint au monde pendant la guerre chouanne à Kerdaniel.
A la fin de 1791, Pierre quitta Plumelec et s'installa à Kerdel pour cultiver la terre qui lui appartenait en commun avec ses frères et sœurs. C'est là que la guerre des chouans le rencontra.
Messe célébrée dans le bocage durant les persécutions révolutionnaires
Insurrection et Chouannages
Cette contrée en 1789, depuis la création des départements, se trouvait englobée dans le vaste district de Josselin dont il formait la méridionale, au total 26 paroisses ou trêves qui le composent constituant le principal noyau d'une division, la plus nombreuse, la plus disciplinée, sinon la plus intrépide de l'armée morbihannaise en 1794. On estimait que cette division de choc pouvait réunir quatre mille hommes capables de combattre en première ligne, chiffre susceptible d'être doublé en cas de levée en masse, composée de paysans, parlant gallèse dans la partie orientale et le breton dans la partie occidentale.
Cette vaste région fut pendant toute la durée de l'insurrection bretonne jusqu'en 1804, entre les mains d'un homme issu de l'endroit - vive incarnation de l'âme populaire, paysan parmi les paysans, chez qui se rencontraient l'audace, l'énergie, l'esprit de courage. Cet homme s'appelle Pierre Guillemot.
Son ascendant était si considérable et sa puissance si incontestée que Blancs et Bleus l'avaient surnommé le " Roi de Bignan ".
Pierre fut un caractère droit par nature, convaincu par ambiance et par réflexion, il sacrifie tout ce qu'il a de meilleur, son existence même.
Il est vrai que la foi qu'il portait en lui donnait à son tempérament le plus solide des appuis, avec la ténacité qu'il tenait de sa race.
Pierre apparaît comme l'un des hommes des plus engagés de son époque. Lorsque la voix du peuple réclamait justice et liberté, il tira l'épée pour revendiquer les droits de la conscience.
Au chef qui commandait, au soldat qui obéissait tout était commun, péril et gloire, et les uns les autres s'appelaient fièrement les chouans de Bignan.
La chouannerie combat pour la foi et la liberté.
Nous saluons Pierre Guillemot et tous ses soldats. Les humbles à l'âme intrépide, les fils de notre chère Bretagne.
Doue ha mem Bro (Dieu et mon Pays)
5 janvier 2005
André Jouannic
Les vieillards et les
jeunes filles et les petits garçons et tous ceux qui sont incapables de se
battre, diront dans leurs maisons, avant de se coucher, un pater et un Ave pour
les chouans.
Le mot du Maire
Pierre Guillemot, enfant de Bignan, est devenu, durant la Révolution, un chef redouté de l'insurrection.
Ses nombreuses actions militaires ont eu pour cadre son pays natal et lui ont valu ainsi le surnom de " Roi de Bignan ".
Pour le Bicentenaire de sa mort, la commune s'associe à la population locale pour honorer la mémoire de ce fidèle lieutenant de Georges Cadoudal et faire en sorte que se perpétuent dans le temps, l'histoire et son souvenir.
Je rends hommage au travail accompli par toutes les personnes qui ont œuvrés à l'organisation de cette commémoration.
Henry-Michel KERSUZAN
Conseiller Général du Morbihan
Maire de BIGNAN
Maison natale du chef chouan, restaurée par l'association Pierre Guillemot
